Les néonicotinoïdes : un danger pour les abeilles et les autres insectes pollinisateurs.

04 October 2013 par Super Administrateur
En moins de 20 ans les néonicotinoïdes sont devenus la classe d’insecticides la plus largement utilisée au monde (>25%). Ils ont transformé les paysages agrochimiques des pollinisateurs. Leur mode d'action systémique, à l'intérieur des plantes, utilise le transport phloémique et xylémique pour atteindre le pollen et le nectar. Leur utilisation à grande échelle, leur persistance dans le sol et l'eau, et leur potentiel d'assimilation par les cultures et les plantes sauvages, font que les néonicotinoïdes sont disponibles pour les pollinisateurs, à des concentrations sublétales, pendant la majeure partie de l'année.

Cela aboutit à la présence fréquente de néonicotinoïdes dans les ruches. Aux doses réellement présentent dans les cultures, les néonicotinoïdes provoquent une vaste gamme d’effets sublétaux chez les abeilles et les colonies de bourdons. Ils affectent la performance de la colonie en diminuant la fécondité, la ponte et le développement larvaire, la mémoire et l’apprentissage, le fonctionnement du système nerveux central, la résistance aux maladies, l’hygiène de la ruche etc. La toxicité des néonicotinoïdes peut être amplifiée par la présence d’autres pesticides. Les nicotinoïdes agissent en synergie avec des agents infectieux, tel que Nosema ceranae, l’ensemble pouvant anéantir les colonies. D’autres données disponibles suggèrent qu’ils peuvent également présenter une toxicité similaire pour pratiquement tous les autres insectes pollinisateurs sauvages. La production mondiale de néonicotinoïdes est en constante augmentation. En conséquence, une transition des néonicotinoïdes vers des alternatives favorables aux pollinisateurs est urgente pour la durabilité des écosystèmes.

 

[van der Sluijs, J. P., Simon-Delso, N., Goulson, D., Maxim, L., Bonmatin, J.-M. and Belzunces, L.P.
Neonicotinoids, bee disorders and the sustainability of pollinator services
Current Opinion in Environmental Sustainability. 5 (3–4) 293–305->http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877343513000493]