Conférence en ligne organisée par Centre Sciences et le Muséum d'histoire naturelle de Bourges. Connexion
Les études sur les effets des pesticides ont conduit depuis une dizaine d'années à des travaux pour proposer des alternatives efficaces aux pesticides les plus toxiques. Les recherches n'ont pas fait que révéler les risques inacceptables pour les pollinisateurs et les écosystèmes, elles ont proposé une nouvelle approche réaliste des études de la toxicité des pesticides et de nouvelles pratiques et solutions agronomiques déjà mises en œuvre avec succès. Par ailleurs, les recherches ont aussi avancé en ce qui concerne la santé humaine. Il apparaît clairement que ce qui nuit aux abeilles et détruit la biodiversité, finit un jour où l'autre dans nos verres et nos assiettes pour provoquer de graves maladies dont la liste s’allonge d’années en années
Caroline Girardin, doctorante du groupe thématique "Thérapies innovantes et nanomédecine" soutiendra sa thèse intitulée " Transfert de gènes par vecteurs synthétiques : optimisation du transport intracellulaire et délivrance dans le noyau d'un plasmide ADN " le jeudi 6 mai 2021 à 14 h en visioconférence.
Sous la direction de Claire-Marie Pradier, et coordonné par Olivier Parisel et Francis Teyssandier 1, Etonnante chimie montre à quel point des secteurs aussi divers que l’énergie, les matériaux, la santé, ou les nouvelles technologies progressent grâce aux efforts et découvertes des chimistes. Les récits surprenants de 80 scientifiques mènent les lecteurs et lectrices de la chimie des océans à celle de l’espace interstellaire, en passant par celle au cœur des molécules.
Le chapitre "Des agents intelligents pour l’imagerie" rédigé par Éva Jakab Tóth, chercheuse en chimie bio-inorganique et directrice du CBM, et Bich-Thuy Doan, chercheuse à Chimie ParisTech - PSL, présente l'imagerie moléculaire : une technique révolutionnaire pour explorer le corps humain. Grâce à des sondes ciblant des biomarqueurs spécifiques, cette technique permet de détecter des maladies ou des perturbations physiologiques avant même que les changements morphologiques apparaissent. Ainsi, constitue-t-elle un puissant moyen de diagnostic précoce. Mais cette technique ouvre bien d’autres voies. Au-delà des applications cliniques, l’imagerie moléculaire est un outil précieux pour les recherches qui s’intéressent aux causes moléculaires des maladies ou tout simplement au fonctionnement du vivant.
A partir d’une analyse de séries temporelles sur l'abondance d’espèces d’insectes aux USA, Crossley et al. relevaient dans la revue Nature Ecology & Evolution (août 2020) l’absence de preuve d'un déclin global de l'abondance ou de la diversité des insectes dans ce pays, ceci aussi bien pour les sites en environnement naturel que pour ceux anthropisés. Leur étude qualifiait de rassurante cette apparente robustesse des populations d'insectes aux USA, à contrario d’études récentes faisant état d'une diminution spectaculaire de leur abondance un peu partout sur la planète.
Un consortium pluridisciplinaire incluant des chercheurs d’INRAE, de l’Université de Rennes et du CNRS a cependant identifié dans l’article de Crossley et al. des problèmes majeurs concernant : 1) l'analyse statistique et 2) les incohérences dans la sélection des données. Le consortium démontre, dans un commentaire paru à son tour dans Nature Ecology & Evolution le 5 avril 2021 Desquilbet et al., que ces biais remettent en cause les conclusions de Crossley et al.
C’est ainsi la seconde fois (voir ici) qu’une publication de haut rang minimisant le déclin des insectes fait l’objet de larges critiques méthodologiques. Ces études posent la question d’un « biodiversité-scepticisme » dans la communauté scientifique. Pour mettre en place une protection adaptée de la biodiversité, les décideurs publics ont besoin d’un diagnostic éclairé et non brouillé par des études biaisées et qui ralentissent la prise de décision.
Référence :
Desquilbet M, Cornillon PA, Gaume L & Bonmatin JM (2021)
Matters arising: Adequate statistical modelling and data selection are essential when analysing abundance and diversity trends Nature Ecology & Evolutiondoi : https://www.nature.com/articles/s41559-021-01427-x
La France manque de vaccin et ses laboratoires et instituts de santé n’ont toujours pas réussi à en développer un. Un reportage de LCP, tourné en partie au CBM, montre qu’une recherche sur les vaccins à ARN messager est menée en France et en Europe, mais avec trop peu de financement.
Chantal Pichon, Professeure à l’Université d’Orléans et responsable du groupe de recherche “Thérapies innovantes et Nanomédecine” au CBM, explique les recherches qu’elle réalise, avec son équipe, sur l’ARN messager et la nécessité d’un soutien à long terme pour relever des défis, comme c'est le cas dans différents domaines de recherche.
Le concept One health relie la santé environnementale, animale (faune sauvage et élevages) et la santé humaine. Il est de plus en plus argumenté (ex : Covid-19) et s’impose aujourd’hui pour la préservation des écosystèmes et de la santé publique. Des chercheurs des université de Louvain (BE), de la Sorbonne-CNRS-IRD-INRAE-UPEC, du CARI (BE), de la FNOSAD et du Centre de biophysique moléculaire, ont décliné ce concept au cas des biocides et produits vétérinaires (dont des pesticides) qui sont utilisés en traitement des élevages et qui impactent les pollinisateurs. Les chercheurs ont montré que ces substances à « multi-usages » présentent (entre autres) des risques avérés pour les abeilles et nécessitent de faire l’objet d’une meilleure évaluation avant leur mise sur le marché. Ces travaux avaient été initiés au CBM en 2019 (voir ici).
Référence : Mahefarisoa KL, Simon Delso N, Zaninotto V, Colin ME & Bonmatin JM (2021) The Threat of Veterinary Medicinal Products and Biocides on Pollinators: A One Health Perspective, One Health, https://doi.org/10.1016/j.onehlt.2021.100237