Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les interactions protéines/protéines et les tests d’activité kinase est dans un article publié dans JOVE.

Le groupe « Signalisation cellulaire » dirigée par le Dr H. Bénédetti vient de publier dans JOVE, Journal of Visualized Experiments, journal à comité de lecture où les articles sont sous forme de video.

Cet article fait partie de la rubrique des méthodes et fondamentaux en biochimie.

Il détaille les techniques suivantes :

- transfections transitoires de plasmides dans des cellules eucaryotes
- extractions protéiques
- validation d’un anticorps
- étude d’interactions par co-immunoprecipitation
- étude de l’activité kinase d’une protéine par marquage au g32P-[ATP] ou en utilisant des anticorps phosphospécifiques

Ces techniques sont étoffées par les résultats qui ont été obtenus sur la protéine LIMK2-1, que l’équipe vient de mettre à jour et de caractériser. Cette protéine jusque là inconnue, existe bien, et est très atypique dans sa façon de réguler le remaniement du cytosquelette d’actine.

LIMK2-1 : une nouvelle cible thérapeutique atypique pour traiter les cancers, les maladies neurologiques et les neurofibromatoses

La famille des LIM kinases (LIMKs) comprend seulement 2 membres, LIMK1 et LIMK2. Ces kinases régulent la dynamique du cytosquelette en contrôlant le remodelage des filaments d’actine et des microtubules. Or, ces processus sont cruciaux dans de nombreux processus biologiques et pathologiques. Une nouvelle isoforme de LIMK2, LIMK2-1, vient d’être mise en évidence chez l’homme. Comme ces deux homologues, elle régule la dynamique du cytosquelette, mais par un mécanisme différent. Les deux homologues de LIMK2 phosphorylent la cofiline, un facteur de dépolymérisation de l’actine, ce qui conduit à son inactivation et donc à une perte de la dynamique de remodelage du cytosquelette. LIMK2-1 ne phosphoryle pas la cofiline, le substrat de référence des LIMKs, mais elle empêche sa déphosphorylation. LIMK2-1 régule donc de façon atypique et nouvelle le taux de cofiline phosphorylée dans la cellule, facteur déterminant pour son devenir. Les LIMK kinases sont suractivées dans de nombreuses pathologies. Aussi, les thérapies actuellement développées visent à inhiber l’activité kinase des LIMKs vis-à-vis de la cofiline. Nos données suggèrent que ces thérapies pourraient connaître des résistances dues à LIMK2-1 qui n’a pas d’activité kinase sur la cofiline mais qui pourtant régule son niveau de phosphorylation. LIMK2-1 pourrait s’avérer être un trouble fête conduisant à l’échec de ces thérapies ciblées.