Un ensemble de co-auteurs pluridisciplinaires de l’INRAE, du CNRS et de diverses universités (FR, BE & UK) vient de publier un article scientifique dans Science (Desquilbet et al., 2020). Sous la forme d’un Technical comment, l’article relève de très nombreux biais de données et de méthodologie dans une méta-analyse d’avril 2020 publiée dans Science (van Klink et al., 2020). De fait, les conclusions de van Klink et al. sur un déclin plus nuancé des insectes terrestres et sur une augmentation des insectes aquatiques s’en trouvent invalidés. Cette mise au point traduit moins des aspects contradictoires de la recherche, que l’émergence et l’accroissement d’un « biodiversité-scepticisme » qui doit être appréhendé. Ce biodiversité-scepticisme* qui minimise l’impact de l’Homme sur la nature (ex. agriculture & pesticides), rappelle le climato-scepticisme qui avait fait perdre beaucoup de temps pour la prise de décision concernant le climat. J.-M. Bonmatin et ses co-auteurs appellent à davantage de rigueur dans la conduite de telles méta-analyses qui sont à la source de décisions des parties-prenantes sur des enjeux planétaires de première importance.
Référence : Desquilbet M., Gaume L., Grippa M., Céréghino R., Humbert J.F., Bonmatin J.M., Cornillon P.A., Maes D., Van Dyck H. & Goulson D. (2020) Comment on “Meta-analysis reveals declines in terrestrial but increases in freshwater insect abundances”, Science, 370 (6523)
*Voir : The Conversation 2019, Nature 2020, Le Monde 2020 & Libération 2020
On en parle dans la presse : Le Monde 18/01/2021, The Conversation 28/01/2021, Le Monde 30/01/2021, Le Monde 04/02/2021 & CNRS-INEE 08/02/2021