Face à l’efficacité mitigée et la toxicité des traitements médicamenteux contre le psoriasis de nouvelles stratégies thérapeutiques sont nécessaires.
Des chercheurs du CBM ont mis au point une stratégie de criblage de plantes médicinales, basée sur l’activation de la voie de signalisation dépendante du TGFb et du microARN-21, dans les cellules de l’épiderme. Cet axe de régulation est essentiel au maintien de l’intégrité de la peau et joue un rôle clé dans l’étape de réépithélialisation ou de remodelage cutané.
Grâce à ce criblage fonctionnel, 3 extraits de plantes ont été identifiés dont la Silymarine, un mélange de 8 flavonolignanes extrait de la plante Chardon Marie. Le séquençage à haut débit du transcriptome (RNA-seq) des kératinocytes a permis de mettre en évidence trois signatures moléculaires majeures associées à la différenciation, le cycle cellulaire et au métabolisme des lipides.
Les études mécanistiques ont révélé que la Silymarine bloque le cycle cellulaire et la différenciation des kératinocytes via l’inhibition de l’expression de Notch3, active la synthèse des lipides en stimulant l’activité transcriptionnelle de PPARγ et inhibe les réponses inflammatoires en bloquant l’activité transcriptionnelle de NF-ƙB. L'application topique de la silymarine sur des peaux de souris mimant le psoriasis s’est avérée suffisante pour atténuer le développement de lésions psoriasiformes en corrigeant l'expression altérée des marqueurs inflammatoires et ceux impliqués dans la différenciation et le métabolisme des lipides des keratinocytes.
Cet extrait de plante pourrait par conséquent représenter une alternative prometteuse « naturelle » aux traitements pharmacologiques actuels pour la prise en charge du psoriasis.
Travaux réalisés dans le cadre du projet « ValBioCosm » financé par le programme Cosmétosciences ARD 2021 (Ambition Recherche et Développement).