Etude de l’impact des biocides sur les abeilles avec le concept One Health

Le concept One health relie la santé environnementale, animale (faune sauvage et élevages) et la santé humaine. Il est de plus en plus argumenté (ex : Covid-19) et s’impose aujourd’hui pour la préservation des écosystèmes et de la santé publique. Des chercheurs des université de Louvain (BE), de la Sorbonne-CNRS-IRD-INRAE-UPEC, du CARI (BE), de la FNOSAD et du Centre de biophysique moléculaire, ont décliné ce concept au cas des biocides et produits vétérinaires (dont des pesticides) qui sont utilisés en traitement des élevages et qui impactent les pollinisateurs. Les chercheurs ont montré que ces substances à « multi-usages » présentent (entre autres) des risques avérés pour les abeilles et nécessitent de faire l’objet d’une meilleure évaluation avant leur mise sur le marché. Ces travaux avaient été initiés au CBM en 2019 (voir ici).

Référence :     Mahefarisoa KL, Simon Delso N, Zaninotto V, Colin ME & Bonmatin JM (2021) The Threat of Veterinary Medicinal Products and Biocides on Pollinators: A One Health Perspective, One Health, https://doi.org/10.1016/j.onehlt.2021.100237

Institut de Chimie – Une année d’actualités

Plusieurs actualités concernent des recherches menées au CBM. Pour retrouver l’intégralité du contenu de ces actualités, l'Institut de chimie vous invite à parcourir la rubrique actualités de son site.

Télécharger le livret "Une année d'actualités - INC 2020"

page 21 :

IRM : Le manganèse, nouvel agent de contraste mieux toléré parles patients - https://doi.org/10.1002/anie.202003685

Des réseaux organométalliques pour l'émission proche-infrarouge des lanthanides - https://pubs.acs.org/doi/10.1021/jacs.0c01426

Une simulation numérique pour mieux sélectionner les médicaments avant les essais cliniques - https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acs.jcim.9b00497

page 23 :

Une lumière blanche pure et stable grâce à un dysprosium encapsulé - https://doi.org/10.1021/jacs.0c07198

Vers de nouveaux marqueurs d'imagerie pour la détection in vivo des pathologies comme alzheimer ou le diabète - https://doi.org/10.1002/chem.202004000

Traquer les premières traces de vie terrestres

Démontrer l'origine biologique de ces reliques fossiles est un défi en raison de leur taille - minuscule -, de leur simplicité et de leur âge, pouvant atteindre plus de 3 milliards d'années. Entre analyses poussées, concordance des indices et controverses, les chercheurs mènent, sur le terrain comme en laboratoire, une véritable enquête sur nos origines.

Le groupe Exobiologie publie un article dans La recherche n° 564 de février-mars 2021.

Déclin des populations d’insectes

Un ensemble de co-auteurs pluridisciplinaires de l’INRAE, du CNRS et de diverses universités (FR, BE & UK) vient de publier un article scientifique dans Science (Desquilbet et al., 2020). Sous la forme d’un Technical comment, l’article relève de très nombreux biais de données et de méthodologie dans une méta-analyse d’avril 2020 publiée dans Science (van Klink et al., 2020). De fait, les conclusions de van Klink et al. sur un déclin plus nuancé des insectes terrestres et sur une augmentation des insectes aquatiques s’en trouvent invalidés. Cette mise au point traduit moins des aspects contradictoires de la recherche, que l’émergence et l’accroissement d’un « biodiversité-scepticisme » qui doit être appréhendé. Ce biodiversité-scepticisme* qui minimise l’impact de l’Homme sur la nature (ex. agriculture & pesticides), rappelle le climato-scepticisme qui avait fait perdre beaucoup de temps pour la prise de décision concernant le climat. J.-M. Bonmatin et ses co-auteurs appellent à davantage de rigueur dans la conduite de telles méta-analyses qui sont à la source de décisions des parties-prenantes sur des enjeux planétaires de première importance.

Référence : Desquilbet M., Gaume L., Grippa M., Céréghino R., Humbert J.F., Bonmatin J.M., Cornillon P.A., Maes D., Van Dyck H. & Goulson D. (2020) Comment on “Meta-analysis reveals declines in terrestrial but increases in freshwater insect abundances”, Science, 370 (6523)

*Voir : The Conversation 2019, Nature 2020, Le Monde 2020 & Libération 2020

On en parle dans la presse : Le Monde 18/01/2021, The Conversation 28/01/2021, Le Monde 30/01/2021, Le Monde 04/02/2021 & CNRS-INEE 08/02/2021

 







Vers de nouveaux marqueurs d’imagerie pour la détection in vivo de pathologies comme Alzheimer ou le diabète

L’accumulation d’agrégats de certains peptides non solubles dans les tissus est caractéristique de plusieurs pathologies, comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, ou encore le diabète. La détection de ces dépôts amyloïdes par imagerie in vivo serait très utile pour un diagnostic précoce et une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires de ces maladies. Des chercheurs du Centre de Biophysique  Moléculaire (CBM) et du Laboratoire de chimie de coordination de Toulouse (LCC), en collaboration avec des scientifiques portugais et hongrois, ont franchi une étape importante dans la conception d’agents d’imagerie qui reconnaissent spécifiquement ces dépôts amyloïdes. Ces travaux font la couverture de Chemistry A European Journal.

Lire la suite sur le site de l'Institut de chimie du CNRS (INC)

 

Néonicotinoïdes

Un article scientifique faisant le lien entre la contamination des sols par les pesticides néonicotinoïdes et leur présence dans les cheveux aux Philippines, vient d’être publié par Jean-Marc Bonmatin et al. (2020) dans Science of the Total Environment. Cet article s’inscrit dans les recherches faites sur la santé humaine par la Task Force on Systemic Pesticides qui rassemble une soixantaine de chercheurs indépendants (www.tfsp.info & Facebook TFSP). Cet article apporte aussi un éclairage sur les expositions des populations, notamment dans le contexte de la réintroduction possible des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave à sucre en France.

L'article est mis en avant par l'Institut de Chimie du CNRS sur son site d'actualités

Détection de peptides amyloïdes, biomarqueurs des pathologies comme la maladie d’Alzheimer ou le diabète

De nombreux complexes métalliques qui ciblent les peptides amyloïdes ont été proposés en tant qu’agents d’imagerie pour la détection des pathologies amyloïdogéniques. Par exemple, des chélates de gadolinium peuvent être utilisés en IRM, ou des radiocomplexes (64Cu, 99mTc, etc) en imagerie nucléaire. D’autres complexes, capables d’empêcher la formation des dépôts amyloïdes, sont proposés pour la thérapie.

Toutes ces molécules sont amphiphiles, comprenant une partie hydrophile (qui contient le métal) et une partie hydrophobe (capable de reconnaitre ces dépôts). Grâce à cette structure, elles forment des agrégats micellaires en solution.

Les équipes du CBM et du LCC (Toulouse) ont découvert que cette propriété de micellisation a des conséquences drastiques et imprévues sur leur capacité de reconnaissance des peptides amyloïdes ciblés, mais également sur leur biodistribution in vivo.

Ils ont conçu une nouvelle sonde avec une affinité nanomolaire aux peptides amyloïdes Aβ et amyline, biomarqueurs respectives de la maladie d’Alzheimer et du diabète.

Cette affinité, exceptionnelle pour un complexe métallique, est atteinte uniquement si les molécules sont sous forme « individuelle ». Une fois sous forme micellaire, l’affinité chute de trois ordres de grandeur.

Ces résultats ont des conséquences directes sur la conception des sondes d’imagerie et thérapie des maladies amyloïdogéniques.

Voir l'article