Reportage d’investigation d’ARTE-Thema sur les néonicotinoides et les insectes, avec les témoignages de J.-M. Bonmatin

ARTE a diffusé le 5 juillet 2022 un reportage d’investigation dans le cadre de ses soirées THEMA intitulé : Insecticide – Comment l’agrochimie a tué les insectes.

Ce reportage a été filmé au Centre de biophysique moléculaire avec plusieurs témoignages de Jean-Marc Bonmatin, ainsi que les témoignages d’autres membres de la Task Force on Systemic Pesticides (http://www.tfsp.info/fr/) interviewés dans divers pays.

Le reportage de 1h38 est basé sur le livre publié en 2019 par le journaliste Stéphane Foucart du journal Le Monde : « Et le monde devint silencieux », déjà évoqué ici. Le reportage d’ARTE est disponible en six langues.

Lancement de TOXIBEES, un logiciel gratuit en ligne sur les pesticides et co-créé par J.-M. Bonmatin

Le 27 avril 2023, le label BEE FRIENDLY a organisé un webinaire afin de présenter sa dernière innovation : TOXIBEES, un outil très simple d’aide à la décision pour informer les agriculteurs de l’effet de leur traitement sur les abeilles.

Depuis 2020, BEE FRIENDLY® développe ce projet avec un soutien financier du programme Ecophyto. L’objectif : rendre accessible à tous les agriculteurs la connaissance sur l’impact de chaque substance insecticide, fongicide ou herbicide sur les abeilles.

L’équipe scientifique du projet est composée de J.-M. Bonmatin (CNRS), L. Belzunces (INRAE) et C. Vidau (ITSAP). Le logiciel exploite une base de données conséquente construite au CNRS-CBM au cours des dernières années. L’équipe a aussi souhaité établir des recommandations de bonnes pratiques en fonction du profil de chaque substance. Le logiciel en ligne propose aussi un comparatif interactif de l’ensemble des substances, afin d’encourager les agriculteurs à utiliser celles présentant les profils les moins défavorables pour les pollinisateurs.

Dans les média : La France Agricole, Ministère de l’Agriculture, Cultivar, etc.

 

Vingt-sept recommandations de l’ANSES

J.-M. Bonmatin est un des 8 rédacteurs du groupe de travail du Conseil Scientifique de l’ANSES ayant travaillé sur la crédibilité de l’expertise scientifique de l’agence.

Ce rapport de 134 pages, intitulé « Crédibilité de l’expertise scientifique : enjeux et recommandations », est accessible sur https://www.anses.fr/fr/system/files/AVIS-et-RAPPORT-CS-GT-Credibilite-de-lexpertise.pdf.

Vingt-sept recommandations fortes sont issues de ce rapport pour améliorer la crédibilité de l’Anses dans un contexte particulièrement sensible, comme par exemple pour les pesticides. Ces recommandations sont une base de progrès indispensable et fournissent aussi une stratégie d’amélioration pour l’intégration des OGM dans les compétences futures de l’Anses.

L’Anses a fait valoir son point de vue dans une note de positionnement consultable sur https://www.anses.fr/fr/content/note-anses-sur-avis-cs-credibilite-de-lexpertise.

Dans les média : Le Monde, France Info, Libération, L’Express, Le Quotidien du Médecin, etc.

J.-M. Bonmatin coauteur du rapport EXPOSOME de l’ANSES (mars 2023)

J.-M. Bonmatin est un des 7 rédacteurs du groupe de travail du Conseil Scientifique de l’ANSES ayant travaillé sur la prise en compte de l’exposome pour les évaluations des risques.

Ce rapport de 197 pages est accessible sur https://www.anses.fr/fr/system/files/AUTRE2022METH0197Ra.pdf.

Représentation en 4 modules de l’étude de l’exposome illustrés par quelques exemples : de l’écosystème, origines des expositions, aux réponses biologiques et effets sur la santé en passant par les niveaux d’expositions externes, internes. La bulle temporelle souligne que l’exposome étudie les expositions sur la vie entière. Les flèches indiquent les relations entre les différents modules.

 

Les auteurs proposent la définition de l’exposome suivante : « L’exposome correspond à la totalité des expositions néfastes comme bénéfiques à des agents chimiques, biologiques et physiques, en interaction avec le statut physiologique, le milieu de vie et le contexte psycho-social, que connaît un organisme vivant de sa conception jusqu’à la fin de sa vie, afin d’expliquer son état de santé. » Les différents types de dangers qui peuvent se combiner sont principalement : les agents chimiques, les agents physiques, les polluants de l’air, les agents biologiques les nano et fibres ainsi que les déterminants sociaux. Le rapport détaille nombre de recommandations au travers d’exemples variés comme la problématique des travailleurs et des déchets, la qualité de l’air, le pesticide chlordécone, des outils numériques et la santé des enfants et adolescents, etc.

7e Journée thématique Biotechnocentre – 17 juin 2022

Les chercheurs de biosciences et de chimie du vivant se sont retrouvés « en présentiel » pour la journée thématique de Biotechnocentre portant sur « Exposome et Epigénétique : comment l’environnement se joue de nos gènes ?  ».

Des conférenciers de renom ont décliné les différentes facettes de l’exposome  : expositions physique ou chimique ou à différents pathogènes, stress, alimentation, inégalités sociales... Ils ont aussi mis en lumière l’impact de l’exposome sur l’environnement et sur notre santé, pouvant avoir des conséquences différentes selon le genre, l’âge, le patrimoine génétique et sur sa régulation par des modifications épigénétiques réversibles.

Voir le Livret de la journée (affiche, programme, résumés).

J.-M. Bonmatin co-auteur d’un article faisant le lien entre insecticides néonicotinoïdes et les maladies rénales chroniques d’étiologie indéterminée (CKDu)

Les maladies rénales chroniques (Chronic Kidney Diseases : CKD) sont un fléau qui fait de plus en plus de victimes dans le monde et en particulier dans les pays moins développés où l’agriculture est intensive. Plusieurs facteurs de risques ont été identifiés, mais il subsiste une étiologie indéterminée (CKDu) pouvant être liée aux pesticides (Floris et al., 2021).

J.-M. Bonmatin a participé à une étude au Sri Lanka et publiée dans Scientific Reports fin 2021 (Taira et al., 2021). Même si la dimension de l’étude reste statistiquement modeste, les auteurs (membres de la Task Force on Systemic Pesticides) ont montré que les concentrations de plusieurs insecticides néonicotinoïdes mesurées dans les urines, étaient en lien avec les biomarqueurs Cystatin-C et L-FABP ainsi qu’avec les symptômes neurophysiologiques observés. Les auteurs concluent que les concentrations urinaires de ces néonicotinoïdes seraient un facteur de risque des troubles tubulaires du rein. C’est un élément de plus qui s’ajoute à nos publications précédentes (ex : Ichikawa et al., 2019 et Bonmatin et al., 2021) sur les effets de ces insecticides sur la santé humaine.

Les néonicotinoïdes dits « tueurs d’abeilles » et qui sont à la source d’impacts majeurs sur la biodiversité (invertébrés et vertébrés) restent encore très largement utilisés pour la culture du riz en Asie (Prihandiani et al., 2021).  Ces insecticides sont désormais interdits en France depuis 2018 (sauf pour la betterave sucrière). Ils sont en passe d’être interdits au Sri Lanka.

Référence :  Taira K, Kawakami T, Weragoda SK, Herath HMAS, Ikenaka Y, Fujioka K, Hemachandra M, Pallewatta N, Aoyama Y, Ishizuka M, Bonmatin JM & Komori M (2021) Scientific Reports, 11, 22484.

https://doi-org.inc.bib.cnrs.fr/10.1038/s41598-021-01732-2




J.-M. Bonmatin auteur d’un article du magazine A3-Rayonnement du CNRS

J.-M. Bonmatin a été sollicité par le magazine A3-Rayonnement du CNRS, publié par l’Association des Anciens et des Amis du CNRS, pour un article dans le numéro paru à l'automne dédié à l’environnement et à nos conditions de vie aujourd’hui et demain.

Son article intitulé «To bee or not to bee, l’exemple édifiant des insecticides néonicotinoïdes» résume sur 6 pages la problématique de ces pesticides et de leurs impacts sur l’environnement, la biodiversité et la santé. Plus généralement, il aborde également la thématique de la nécessaire transition écologique en agriculture au travers du prisme réglementaire et sociétal.

Référence : Bonmatin JM (2021) To bee or not to bee. L’exemple édifiant des insecticides néonicotinoïdes, Magazine A3-Rayonnement du CNRS, n°77, pp21-26.